Trois mondes

(skt: triloka* ou trailokya). Exotériquement : le Ciel (skt : svarga), la terre (skt : bhûmi) et l'enfer (skt : pâtâla) ; il s'agit, en fait, des sphères spirituelle, psychique (ou astrale) et terrestre. Voir T.G. : Tribhuvana. En bouddhisme classique, trois mondes (pâl : tiloka) sont évoqués : l) kâmaloka, la sphère de jouissance des sens, et de toute forme de désir (incluant les mondes des hommes, des animaux, des trépassés, des asura*, des deva* inférieurs et les multiples enfers) ; c'est à ces niveaux (selon le mahâyâna*) qu'œuvrent les Bouddhas humains, dans leur nirmânakâya ; 2) rûpaloka, la sphère céleste encore liée aux formes (rûpa), monde purement mental d'idéation, où l'Ego supérieur de l'homme éprouve, après la mort, l'état de béatitude du Devachan*, ésotériquement cette sphère comprend 7 niveaux différents d'absorption (dhyâna* ) ou de contemplation : on relie à ces niveaux les Dhyânibodhisattva* dans leur sambhogakâya* ; 3) arûpaloka, le monde « sans forme » (comprenant encore 7 niveaux de dhyâna*) ; les états purement abstraits de haute conscience spirituelle (bodhi* ) qui y sont atteints s'élèvent jusqu'au seuil du nirvâna*, et sont dépouillés de toute sensation ou sentiment en rapport avec la personnalité terrestre et l'univers tridimensionnel ; idéalement, à ces niveaux correspondent les Dhyânibuddha*, dans leur dharmakâya. Voir T.G. : Trailokya et Eitel, H.C.B., p. 180.