Mystères sacrés
Ils étaient représentés dans les temples de l'Antiquité par les hiérophantes* initiés, pour le bien et l'instruction des candidats. Les plus solennels et les plus occultes furent certainement ceux qui furent célébrés en Égypte par « la troupe des gardiens des secrets », comme M. Bonwick appelle les hiérophantes. Maurice donne en quelques lignes une description vivante des Mystères. À propos de ceux qui étaient représentés à Philae (une île sainte du Nil), il écrit : « C'était dans ces ténébreuses cavernes que les grands arcanes mystiques de la déesse (Isis) étaient dévoilés aux regards des aspirants en adoration, tandis que résonnait l'hymne solennel de l'Initiation répercuté tout au long de ces replis cachés au sein de la pierre ». Le mot « mystère »* vient du verbe grec muô (se tenir la bouche close), et chaque symbole qui s'y rattache possède un sens caché. Comme l'ont affirmé Platon et bien d'autres sages de l'Antiquité à leur sujet, ils étaient d'un caractère hautement religieux, moral, et bénéfique, considérés comme écoles d'éthique. Les Mystères grecs — ceux de Déméter et de Dionysos n'étaient que des imitations de ceux qu'on célébrait en Égypte, et l'auteur cité [M. Bonwick] du livre «Egyptian Belief and Modern Thought [= Croyance égyptienne et pensée moderne] nous fait savoir que « notre mot chapelle (ou capella [en latin]) renvoie au terme caph-el, ou collège du dieu El, la divinité solaire ». Les Cabires bien connus [divinités sacrées adorées principalement à Samothrace] sont associés aux Mystères. En bref : les Mystères furent dans chaque pays un ensemble de représentations mettant en scène les aspects secrets de la cosmogonie, et de la Nature en général, où intervenaient, comme personnages, les prêtres et les néophytes qui jouaient les rôles des divers dieux et déesses, en répétant alors des scènes supposées (allégoriques) tirées de leurs vies respectives. L'explication en était donnée, dans leur sens caché, aux candidats à l'Initiation ; et les thèmes de ces Mystères furent incorporés aux doctrines philosophiques.