La mort

Le mystère de la mort

Quelques extraits de La Clef de la Théosophie (H.P. Blavatsky) :

L’enseignement des Adeptes

« Durant de longs âges, des générations successives d'Adeptes ont approfondi les mystères de l'être, de la vie, de la mort et de la renaissance, et ils ont tous enseigné à leur tour certains des faits ainsi appris. » (p. 231)
« La mort est l'ultime extase sur terre. » (p. 24)
« La mort se présente toujours à notre soi spirituel comme une libératrice et une amie. » (p. 176).

Le moment de la mort

« Au moment solennel de la mort, même dans le cas de mort subite, chaque homme voit toute sa vie passée se dérouler devant lui dans ses plus minimes détails. Pendant un court instant, l'ego personnel devient un avec l'Ego individuel et omniscient. Mais cet instant suffit pour lui montrer tout l'enchaînement des causes qui ont opéré sa vie durant. Il se voit et se comprend alors tel qu'il est, dépouillé de tout masque flatteur et affranchi de ses propres illusions. Il déchiffre sa vie en spectateur qui contemple d'en haut l'arène qu'il quitte ; il sent et reconnaît la justice de toute la souffrance qu'il a subie. Cela arrive à tout le monde, sans exception. Des hommes très bons et très saints peuvent voir non seulement la vie qu'ils quittent mais même plusieurs existences antérieures où avaient été produites les causes qui les firent tels qu'ils furent dans la vie qui vient de se terminer. Ils reconnaissent la loi de karma dans toute sa majesté et dans toute sa justice. » (p. 177)

La période post mortem

« La mort est un sommeil. Après la mort, commence, devant les yeux spirituels de l'âme, une représentation qui se déroule selon un programme que nous avons appris et très souvent composé nous-mêmes inconsciemment : là se déploie, dans des faits vécus, la réalisation des croyances correctes, ou bien des illusions que nous avons nous-mêmes créées de toutes pièces. » (p. 180)

« Pendant chaque période posthume, l'Ego omniscient comme il l'est per se, se revêt, pour ainsi dire, du reflet de la "personnalité" qui fut. L'efflorescence idéale de toutes les qualités, ou attributs, de caractère abstrait, donc de nature impérissable et éternelle, s'attache à l'Ego après la mort et le suivait ainsi en devachan [terme désignant l’état de béatitude entre deux incarnations]. Il s'agit de qualités telles que l'amour, la miséricorde, l'amour du bien, du vrai et du beau, qui se sont toujours manifestées dans le cœur de la "personnalité" de son vivant. Alors, pour la durée de cette période, l'Ego devient la réflexion idéale de l'être humain qu'il fut la dernière fois sur terre, mais cette réflexion-là n'est pas omnisciente. Si elle l’était, il ne serait jamais dans l’état que nous appelons devachan. » (p. 163)

« La béatitude est totale. C'est l'oubli absolu de tout ce qui a causé de la souffrance ou du chagrin dans l'incarnation passée. [… ] L'être vit entouré de tout ce à quoi il a vainement aspiré et en compagnie de tous ceux qu'il a aimés sur terre. Les plus ardents désirs de son âme se trouvent comblés. Et ainsi, il vit pendant de longs siècles une existence de béatitude sans mélange, qui est la récompense des douleurs qu'il a endurées pendant la vie terrestre. » (p. 164)

Au moment de la naissance

« De même qu'au moment de la mort l'homme passe en revue rétrospectivement la vie qu'il a menée, de même, au moment où il renaît sur terre, l'Ego qui se réveille de l'état du devachan a une vision prospective de la vie qui l'attend et se rend compte de toutes les causes qui l'y ont conduit. Il en prend conscience et voit le futur, parce que c'est entre le devachan et la re-naissance que l'Ego regagne sa pleine conscience manasique, et redevient, pendant un court espace de temps, le dieu qu'il était avant de descendre pour la première fois dans la matière, conformément à la loi karmique, et s'incarner dans le premier homme de chair. Le « fil d'or » voit toutes ses « perles » et il n'en manque pas une. » (pp. 177/8)

En résumé

Dans les chapitres 12 et 13 de l’Océan de Théosophie (W.Q. Judge) le thème de la mort est expliqué en termes simples dont voici quelques extraits :

« Existe-t-il un ciel ou un enfer et que sont-ils ? Sont-ils des états ou des lieux ? Peut-on les trouver en un point déterminé de l'espace vers lequel nous allons ou d'où nous venons ? Il est aussi nécessaire de reparler du quatrième principe de la constitution de l'homme, celui du désir ou des passions, appelé kama en sanskrit. Si nous ne perdons pas de vue ce qui a été dit sur ce principe, ni ce qui a été enseigné sur le corps astral et la lumière astrale, il nous sera plus facile de comprendre les enseignements au sujet des deux états ante et post mortem. En suivant l'ordre chronologique nous entrons, après avoir quitté le corps, d'abord en kama loka — ou le plan du désir ; les principes supérieurs, l'homme réel, passent ensuite dans l'état de devachan. […]

« Lorsque le souffle quitte le corps, nous disons que l'homme est mort, mais ce n'est là que le commencement de la mort ; elle se poursuit sur d'autres plans. Quand le corps est froid et que les yeux sont clos, toutes les forces du corps et du mental se précipitent à travers le cerveau, et la vie entière qui vient de se terminer s'imprime, par une série de tableaux, d'une manière indélébile dans l'homme intérieur, non seulement dans ses grandes lignes, mais jusqu'en ses moindres détails, jusqu'aux impressions les plus légères et les plus fugitives. À ce moment, bien que tous les symptômes fassent décréter la mort par le médecin, et bien qu'à tous points de vue la personne soit morte à cette vie, l'homme réel est à l'œuvre dans le cerveau et, tant que sa tâche n'y est pas terminée, la personne n'a pas quitté ce monde. Cette œuvre solennelle achevée, le corps astral se détache du corps physique, et l'énergie vitale s'étant retirée, les cinq principes restants se trouvent sur le plan de kama loka.

« Par suite de la séparation naturelle des principes, provoquée par la mort, l'homme entier se trouve en trois parties.

« Premièrement : le corps visible qui, avec tous ses éléments, est abandonné sur le plan terrestre où il poursuit sa décomposition, et où tout ce qui est composite se désagrège et restitue avec le temps les éléments aux différents domaines physiques de la nature.

« Deuxièmement : le kamarupa (composé du corps astral et des passions et des désirs) qui, sur le plan astral, commence aussitôt à se désagréger.

« Troisièmement : l'homme réel - la triade supérieure d'Atma-Buddhi-Manas - non sujet à la mort, maintenant hors des conditions terrestres et privé de corps, commence à fonctionner en devachan uniquement comme un mental revêtu d'un vêtement très éthéré, dont il se dépouillera quand sonnera l'heure de son retour sur terre. »

Le devachan : « Cet état post mortem est l'une des nécessités de l'évolution résultant de la nature du mental et de l'âme. La nature même de Manas exige un état dévachanique, dès que le corps est abandonné à cause de l'effet du relâchement des liens placés sur le mental par ses enveloppes physiques et astrales. Pendant la vie, nous ne pouvons mettre à exécution que partiellement nos pensées de chaque instant ; quant à épuiser les énergies psychiques produites par les aspirations et les rêves de chaque jour, nous le pouvons encore moins. L'énergie ainsi produite n'est cependant pas perdue ou annihilée mais est conservée dans Manas, alors que le corps, le cerveau et le corps astral ne permettent pas son plein épanouissement. Gardée ainsi en réserve dans un état latent jusqu'à la mort, cette énergie s'affranchit alors des liens affaiblis qui la retenaient, et plonge Manas, le penseur, dans l'épanouissement, l'utilisation et le développement de la force-pensée engendrée pendant la vie.

Durée moyenne de la période post mortem : « Cette période est de quinze cents ans, en général […] cette durée est une moyenne et non pas une durée fixe. »

Le retour à l’incarnation : « Toute la période assignée par les forces de l'âme ayant pris fin en devachan, les fils magnétiques qui rattachent l'âme à la terre commencent à affirmer leur pouvoir. Le Soi se réveille de son rêve, il est rapidement emporté vers un corps nouveau puis, juste avant la naissance, il perçoit, l'espace d'un instant, toutes les causes qui l'ont conduit en devachan et qui le ramènent à une vie nouvelle ; comprenant que tout est juste, que tout est le résultat de sa propre vie passée, il ne murmure pas, mais se charge de nouveau de sa croix : une autre âme est revenue sur terre. »

Lectures complémentaires

Généralités

Qu'est-ce qui survit après la mort ? (article de Robert Crosbie)
Le problème de la mort des enfants (article de W.Q. Judge)
La Théosophie et le Livre des Morts tibétain

Le mourir et le moment de la mort

La mémoire chez les mourants (article d’H.P. Blavatsky)
Visions karmiques (article d’H.P. Blavatsky)

La période de dépouillement des énergies psychiques inférieures

Kama loka (chapitre 12 de l’Océan de Théosophie) par W.Q. Judge

La période de béatitude post-mortem

Devachan (chapitre 13 de l’Océan de Théosophie) par W.Q. Judge
Critiques occidentales sur le devachan et version orientale (article de W.Q. Judge)

Le retour à l’incarnation

La cause des renaissances (réponses à des questions par W.Q. Judge)

Communications avec les morts

Les morts peuvent-ils communiquer ? (article de Robert Crosbie)
Communications provenant des « esprits » (sources et méthodes) (articles de W.Q. Judge)
Médiumnité – Médiums et yogis (articles de W.Q. Judge)

La physiologie occulte et mort

L’avortement est-il un crime ? (article d’H.P. Blavatsky)
Dialogue entre les deux rédactrices (article d’H.P. Blavatsky)
Dialogue sur le mystère de l’au-delà (article d’H.P. Blavatsky)
Enseignements tibétains (article d’H.P. Blavatsky)