WILLIAM QUAN JUDGE (1851 - 1896)

William. Q. Judge naquit à Dublin (Irlande) en 1851. Sa famille pauvre et endeuillée par la mort de leur mère la famille émigra en 1864 à New-York (États-Unis). Il fît ses études d’avocat dans cette ville et devint citoyen américain en 1872. 

Quelle était l’âme, patiente et noble, de celui qui fut nommé, de son temps, à cause de la condition très particulière de son incarnation, « Le plus Grand des Exilés » ?  Comment reconnut-il sa position dans le Mouvement et sa relation avec le Message et le Messager ? Le récit de sa rencontre avec H.P. Blavatsky répond à ces deux questions :

« J’ai rencontré H.P.B. pour la première fois, dans la ville de New-York, en 1874. À sa demande, transmise par le Colonel H.S. Olcott, la visite eut lieu chez elle à Irving Place. […] Ces yeux m’attirèrent, les yeux de quelqu’un que j’avais déjà dû connaître dans les vies il y a longtemps disparues. Elle me reconnut dès cette première  heure et, depuis, son regard pour moi ne changea jamais. Je ne suis pas venu vers elle comme un étudiant de philosophie, ni comme celui qui cherche dans les ténèbres les lumières que des écoles de pensées et des théories fantaisistes ont obscurcies. Je vins vers elle comme un être qui a erré longtemps dans les corridors de la vie, et qui cherche les amis qui pourront lui montrer où ont été cachés les plans du travail. Fidèle à cet appel, elle répondit en révélant, encore une fois, les plans sans les expliquer, elle les montra et continua son propre travail. C’était comme si nous nous étions quittés la veille, en laissant inachevés quelques détails d’une tâches entreprise dans un but commun. Nous étions le professeur et l’élève, le frère aîné et le cadet, tous deux n’ayant qu’un seul but, mais elle avait le pouvoir et la connaissance n’appartenant qu’aux lions et aux sages. Ainsi, devenus amis depuis le début, je me sentais en sécurité. Je sais que d’autres ont considéré avec méfiance des apparences qu’ils ne pouvaient comprendre. Quoiqu’il soit vrai qu’ils puissent fournir bien des preuves, qui, si elles étaient nourries, condamneraient des sages et des dieux, cependant, c’est leur cécité seule qui les empêcha de voir le regard de lion et le cœur de diamant de H.P. Blavatsky (H.P.B.). » - (W.Q. Judge, article « Vôtre jusqu’à la mort et au-delà, H.P.B. »).

H.P. Blavatsky dit de lui qu’il était le « chaînon entre les deux Manas [notre personnalité et notre individualité profonde], la pensée américaine et l’hindoue, ou plutôt la connaissance ésotérique trans-himalayenne ».

Ceux qui aspirent à découvrir la Théosophie trouveront dans les écrits de W.Q. Judge non seulement l’enseignement, mais aussi des suggestions pratiques et des conseils innombrables qui donnent à l’enseignement une importance d’autant plus vitale.

Il laissa des ouvrages de base comme, l’Océan de Théosophie, l’Épitomé de Théosophie, les Échos de l’Orient, la Bhagavad-Gîtâ, les Notes sur la Bhagavad-Gîtâ, les Aphorismes de Patanjali, et de nombreux articles qui sont, pour celui qui cherche, parmi les meilleurs écrits de la philosophie théosophique. Les Lettres qui m’ont aidé sont de précieux conseils pour tout étudiant sincère engagé dans la voie de l’éveil intérieur. Il trouve en elles les règles de vie du véritable Théosophe et les instructions nécessaires pour les exercer d’heure en heure.

Il décède à New-York, en 1896, après des années de lutte contre la maladie et les épreuves qui le frappèrent après le décès d’H.P. Blavatsky.

Citations de Judge

« Nul n'a jamais été converti à la Théosophie. Si un homme y entre réellement c'est qu'elle est pour lui simplement « une extension de croyances antérieures ». Cela vous montrera la réalité de karma. Car aucune des idées que nous recevons n'est autre chose qu'une extension d'idées antérieures. En d'autres termes, elles sont causes et effets dans une succession sans fin : chacune engendre la suivante et y demeure de façon inhérente. […] N'adoptez aucun point de vue définitif simplement pour l'entendre énoncé par une personne en qui vous avez confiance : retenez seulement les conclusions qui s'accordent avec votre intuition. Être illusionné, même inconsciemment, par l'influence d'un autre c'est avoir une foi manquant d'authenticité. »

« Ce qu'il faudrait faire c'est essayer de réaliser que l' "Âme-Maîtresse est une"  [Cf. La Voix du Silence, Traité II, p. 61.], avec tout ce que cela implique ; savoir ce que signifie l'enseignement antique : « Tu es Cela » [le grand SOI]. Si nous y parvenons, nous pourrons impunément identifier notre conscience avec celle de n'importe quoi dans la nature ; mais pas avant. Mais pour y arriver c'est toute une vie de travail et, auparavant, il nous faut épuiser tout karma, c'est-à-dire remplir tout notre devoir ; nous devons vivre pour autrui et alors nous découvrirons tout ce que nous devrions savoir, et non pas ce que nous aimerions savoir. » - W.Q. Judge, extrait des Lettres qui m’ont aidé.

Un ami de longue date et du futur

« Tel m’apparaît William Quan Judge, et tel, sans doute, il apparaît à beaucoup d’autres personnes dans ce pays, comme ailleurs.

« Le premier traité Théosophique que j’ai lu fut son Épitomé de Théosophie, et ma première rencontre avec lui changea tout le cours de ma vie.  Je lui fis confiance, à ce moment-là, comme maintenant j’ai confiance en lui, et en tous ceux en qui il avait confiance ; il me semble que la « confiance » est le lien qui unit, qui fait la force du Mouvement, car elle procède du cœur. Et cette confiance qu’il a inspirée n’a pas été amenée à demeurer comme une confiance aveugle, car, à mesure que le temps s’est écoulé, que l’énergie, la solidité et la dévotion de l’étudiant sont devenues plus marquées, le « véritable W.Q.J. » s’est révélé de plus en plus, jusqu’à ce que le pouvoir qui rayonnait à travers lui se manifeste en chacun, comme une aide toujours présente dans le travail. Et cela persiste encore aujourd’hui, comme un centre vivant dans chaque cœur qui lui a fait confiance, un point de focalisation pour les Rayons du « Grand messager » à venir.

« Après m’être engagé dans un travail actif, dans la Société Théosophique à Boston, pendant plus de sept ans, ce fut mon karma d’être amené à le contacter, dans bien des circonstances différentes, à travers les crises diverses – locales et générales – par lesquelles la Société a pu passer sans encombre. Dans toutes ces difficultés, ce fut sa voix qui fournit le courage et les avis nécessaires, sa main qui conduisit les tensions jusqu’à une issue harmonieuse. De son extraordinaire pouvoir d’organisation, de sa merveilleuse pénétration dans le caractère et la capacité des individus, de son aptitude à changer des maux apparents en pouvoirs bénéfiques, j’ai eu de bien nombreuses preuves.

« Qu’il ait été un « grand occultiste » beaucoup le savent, par une expérience individuelle, mais nul n’a sondé les profondeurs de son pouvoir et de sa connaissance. En ce qui le concerne, le futur dévoilera beaucoup de ce qui est actuellement caché, et montrera la portée réelle du travail de sa vie. Nous savons que, pour nous, ce travail s’est révélé un inestimable bienfait, qui doit être, par nous, communiqué aux autres. Les lignes directrices ont été tracées pour nous par H.P. Blavatsky, W.Q. Judge et les Maîtres, et nous pouvons reprendre, comme notre mot d’ordre, ce qu’il nous a donné lors du décès de H.P.B. : « Travaillez, soyez vigilants et attendez ». Nous n’aurons pas longtemps à attendre. » - Robert Crosbie.